Tunisia: Projet de développement agricole et rural intégré de Siliana (PDARI) - IOE
Tunisia: Projet de développement agricole et rural intégré de Siliana (PDARI)
Évaluation intermédiaire 1
Principales constatations, recommandations et suivi convenu
Iintermédiaire du Projet de développement agricole rural intégré (PDARI) de Siliana. Un partenariat clé d'évaluation du projet regroupant les représentants des parties intéressées a été constitué en avril 2004 2. Un document d'orientation précisant les objectifs, les questions clés et le processus de l'évaluation a été élaboré et enrichi par les partenaires. La mission d'évaluation a été conduite du 19 avril au 6 mai 2004. Un atelier de restitution organisé le 3 mai 2004 à Siliana a permis de discuter les conclusions et d'enrichir les recommandations de la mission d'évaluation. Il a été suivi par une réunion de synthèse avec les partenaires clé à Tunis le 4 mai 2004. L'évaluation du PDARI s'est achevée par la tenue d'un atelier de restitution des constats et recommandations le 30 septembre 2004 à Siliana pour le partenariat élargi et le 1er octobre 2004 à Tunis pour le partenariat clé. Les discussions avec les membres du partenariat clé ont abouti à la formulation de l'Accord conclusif suivant qui présente les principaux constats et recommandations ayant recueilli leur consensus ainsi que les mesures de suivi qu'ils se sont engagés à mettre en œuvre.
Financement d'une deuxième phase du PDARI
Constat global du Bureau de l'évaluation du FIDA
Le PDARI a incontestablement contribué au développement du Gouvernorat de Siliana de par l'importance des investissements consentis et des actions de valorisation du patrimoine foncier, d'amélioration des outils de production et de protection de l'environnement.
Recommandation générale du Bureau de l'évaluation du FIDA
Afin de consolider les résultats du projet et d'approfondir leurs impacts, il est recommandé le financement d'une deuxième phase.
Suivi convenu
Les partenaires sont d'accord pour que la formulation d'une deuxième phase tienne compte de deux orientations principales : i) maximiser la valeur ajoutée agricole et non agricole et ii) sauvegarder les ressources naturelles.
Approche d'intervention du PDARI
Constats du Bureau de l'évaluation du FIDA
Dans une zone où les activités extra-agricoles sont importantes dans les stratégies de maximisation des revenus des populations rurales, le PDARI s'est fixé des objectifs ambitieux et a contribué à l'élévation du niveau général de développement du Gouvernorat de Siliana. Il a pour cela consenti des investissements substantiels en vue d'améliorer les outils de production (Conservation des eaux et des sols (CES), création et réhabilitation des périmètres irrigués par épandage et sur forages, recherche-développement, développements sylvopastoral et agricole, etc.) et entrepris des actions de renforcement des capacités et d'amélioration de revenus des jeunes filles et des paysans. Il a également bonifié l'alimentation en eau potable et désenclavé plusieurs localités.
Ces initiatives, bien qu'ayant constitué un cadre d'émancipation du monde rural en général et des jeunes filles en particulier, n'ont cependant pas relevé certains défis majeurs de la pauvreté tels l'exode rural et la faiblesse du tissu économique local dont sont exclus les jeunes. À cela, diverses raisons : i) économies locales vulnérables, non basées sur la diversification des sources de revenus ; ii) insuffisance de structures d'appui conseil adaptées aux besoins des communautés locales ; iii) limites de l'approche participative mise en œuvre ; et iv) insuffisance d'une vision d'ensemble intégrant les relations ville/campagne, les espaces de concertation des acteurs locaux et leurs stratégies de diversification de revenus par sous-zone.
Le PDARI n'a pas encore été en mesure de créer un cadre de développement rural intégré ouvert aux mutations des systèmes de production locaux, à la diversification des sources de revenus liée à la réduction des risques des exploitations agricoles, à la promotion d'activités, de revenus et d'emplois extra-agricoles et à la dynamique des échanges ville/campagne sur lesquels se joue pourtant l'avenir du gouvernorat.
Recommandations du Bureau de l'évaluation du FIDA
Le projet devra, à l'avenir, aborder ces problèmes sur la base d'une démarche effectivement participative et dans le cadre d'une approche de type développement local où les occupations agro-sylvo-pastorales et extra-agricoles conjuguées au développement d'activités de services de proximité auront une portée stratégique et des impacts sur les dynamiques locales de développement. Cela impliquera des choix stratégiques en termes d'instruments et de modes d'intervention, ainsi qu'un montage institutionnel efficient susceptible de mieux conjuguer la dynamique des diverses institutions et des acteurs locaux.
Le FIDA devrait, à ce titre, appuyer davantage les efforts du gouvernement en vue d'accélérer les processus de développement et de réduction de la pauvreté rurale dans le Gouvernorat de Siliana. Les approches préconisées devraient pouvoir concilier l'impératif de conservation des ressources naturelles et les exigences de diversification des sources de revenus et d'amélioration du niveau de vie des populations pauvres, particulièrement dans des microzones (généralement des sous-bassins versants) où la concentration des interventions devrait avoir une portée et des impacts porteurs de mutations et générateurs d'effets socio-économiques multiples et durables. Les instruments d'appui devraient également s'adapter à la diversité des acteurs locaux de développement pour assurer les investissements structurants ainsi que les investissements d'impulsion des initiatives privées locales.
Suivi convenu
Les partenaires conviennent que lors de la formulation du prochain projet pour le Gouvernorat de Siliana, le Gouvernement tunisien, le FIDA et l'Agence française de développement (AFD) et autres éventuels partenaires précisent le contenu et la portée financière et institutionnelle de l'approche préconisée afin d'y intégrer : i) le développement multisectoriel, ii) l'amélioration des capacités des populations, des services techniques, des ONG, etc. par le biais de l'approche participative de la planification et de la programmation locale.
Conservation des eaux et des sols
Constats du Bureau de l'évaluation du FIDA
Les grandes superficies de terres traitées en CES témoignent de l'ampleur des investissements consentis pour valoriser le patrimoine foncier du gouvernorat et réduire les effets de l'érosion. Elles démontrent aussi les capacités techniques et opérationnelles dont disposent le Commissariat régional de développement agricole (CRDA), l'Unité de gestion du projet (UGP) et les entreprises privées pour ce type d'intervention. L'efficience des travaux de CES se traduit aujourd'hui par la protection accrue, quoique partielle, de 79 retenues d'eau, dont le prolongement de la durée de vie est vital à l'essor de l'agriculture locale. Des contraintes au développement des aménagements des versants demeurent cependant, et portent notamment sur : i) le manque d'évaluation par le projet des performances techniques et socio-économiques des systèmes qu'il a mis en place; ii) l'absence de référentiels et de manuels techniques spécifiques à Siliana3; iii) la tendance au niveau du terrain de se limiter à des formules simples pour le dimensionnement des ouvrages CES4; et iv) la persistance de réflexes d'assistés chez les paysans, du fait des limites de l'approche participative et de l'absence d'une démarche partenariale.
Recommandations du Bureau de l'évaluation du FIDA
La pérennisation des aménagements de CES nécessite des mesures d'accompagnement visant à leur appropriation progressive par les agriculteurs qui entreprendraient les travaux d'entretien et de valorisation requis. La stratégie future d'appui aux travaux de CES devrait s'appuyer sur une approche plus participative fondée sur des techniques adaptées au contexte. Elle se traduirait par un plan d'aménagement CES global, cohérent et précis dans ses modalités de financement et d'exécution selon les spécificités des sous-zones du gouvernorat.
Suivi convenu
Dans le cadre de la préparation de la deuxième phase, le FIDA procurera une assistance technique au CRDA pour concevoir les interventions de CES sur la base d'un programme d'aménagement global et de plans d'exécution par microbassin versant formulés selon une démarche participative impliquant les paysans et tenant compte des spécificités foncières. Les divers services du Ministère de l'agriculture de l'environnement et des ressources hydrauliques, y compris le CRDA, veilleront à prendre des initiatives d'innovations techniques et normatives tenant compte de l'approche participative, de planification et de programmation conformément au code de CES (1995). Ils favoriseront l'émergence de conditions de structuration pérenne des organisations paysannes et organes locaux consultatifs, les encourageant à des prises de responsabilités accrues en matière d'entretien et de mise en valeur durable des infrastructures réalisées.
Développement sylvopastoral
Constats du Bureau de l'évaluation du FIDA
Les systèmes d'élevage sont fortement tributaires des parcours naturels forestiers et non forestiers dont la capacité de charge ne permet plus de supporter le cheptel animal vital à la subsistance des petits et moyens producteurs de la région. Les interventions de développement forestier et pastoral sur terres soumises au régime forestier et d'amélioration pastorale sur terrains privés préconisées par le projet et l'Office de l'élevage et du pâturage (OEP) sont pertinentes. Cependant, la définition de leur intégration au sein des écosystèmes forestiers, pastoraux et agropastoraux a fait défaut. Une innovation a consisté à intégrer les clairières forestières dans le processus de développement forestier et agricole de la région.
Le développement forestier tel qu'initié par le PDARI est capital aux ruraux riverains, dont la forêt constitue la source majeure d'énergie, de bois, de fourrage, d'alimentation, de produits forestiers non ligneux, etc. Il contribue de surcroît à l'amélioration de l'équilibre écologique qui influe sur la productivité agricole des clairières forestières.
Les améliorations pastorales réalisées de concert avec l'OEP en forêt et sur terrains privés pourront, en période de croisière, constituer un apport fourrager très substantiel, et dégager des revenus financiers stables non négligeables.
Recommandations du Bureau de l'évaluation du FIDA
La consolidation des améliorations pastorales et l'application des modalités correctes de leur gestion et utilisation devront faire l'objet de l'attention soutenue du CRDA qui devra notamment:
- diversifier le modèle standard d'amélioration pastorale mis en œuvre à ce jour;
- dispenser une formation aux techniciens et animateurs de l'OEP et du CRDA et les familiariser aux méthodes d'aménagement de gestion et d'utilisation durable des améliorations pastorales introduites sur terres privées, collectives et domaniales.
Au vu de la vocation forestière et de l'importance des surfaces boisées et compte tenu de leurs rôles social, économique et environnemental dans la région, la composante développement forestier devra occuper une place beaucoup plus grande qu'au cours de la première phase du projet. La création de groupements forestiers sera étendue à toutes les zones à forte vocation forestière du projet tandis que leur statut de micro-entreprises partenaires du service forestier sera renforcé afin de les impliquer davantage dans la réalisation en tâcheronnat des travaux forestiers et d'amélioration pastorale.
L'expérience de développement participatif des clairières forestières de Bargou sera consolidée et répliquée à d'autres zones à forte vocation forestière dans la région.
Suivi convenu
Les partenaires conviennent que le CRDA se réfère aux projets d'aménagement forestier intégré pour formuler des plans d'aménagement et de gestion participatifs des formations forestières domaniales intégrant les riverains à la protection, la conservation, le développement, et l'utilisation durable des leurs ressources. Le CRDA veillera à développer les produits forestiers non ligneux (romarin, zgougou, glands, champignons, plantes médicinales, etc.), et mettra au point les modalités de leur gestion participative durable, ainsi que d'assistance à dispenser aux riverains pour pénétrer les circuits commerciaux locaux, régionaux et nationaux. Ils conviennent que le CRDA incite l'organisation des riverains en groupements forestiers, avec statut de micro-entreprises partenaires des services forestiers, afin d'assurer la gestion participative durable des formations forestières, de garantir leur pérennité et d'améliorer leur potentiel de production.
Les partenaires conviennent que le CRDA avec l'appui d'une assistance technique agisse pour mettre en valeur et développer de façon significative les potentialités fourragères des formations forestières domaniales et des parcours privés et collectifs de la zone du projet, et qu'il formule des modes de gestion durable et d'utilisation participative et responsable de ces périmètres d'amélioration pastorale.
Recherche-développement (RD)
Constats du Bureau de l'évaluation du FIDA
Le projet a initié une approche engageant les institutions nationales de recherche sur des thèmes porteurs d'innovation et de mutation des systèmes de production dont les incidences escomptées portent sur l'évolution des systèmes de production par adoption progressive du semis direct et des techniques douces et l'amélioration des aliments du bétail avec des effets prouvés sur le niveau de revenus tirés de l'élevage. La clé de la réussite de cette RD réside dans la conjonction d'une part des efforts des instituts de recherche et de l'équipe du PDARI et d'autre part dans la création d'un climat de confiance et de partenariat établis dans les zones pilotes, dans le cadre d'une démarche qui s'est appuyée sur des groupes de référence. La disponibilité des paysans et les capacités d'écoute des chercheurs et des techniciens du PDARI ont permis d'établir des bases de coopération saines et durables entre le monde rural et les techniciens.
Recommandations du Bureau de l'évaluation du FIDA
De par la pertinence de son approche et de ses thèmes, la RD a enregistré des résultats qui méritent d'être capitalisés, consolidés et étendus par le CRDA de Siliana. Elle devra pour cela bénéficier de moyens plus conséquents en termes de budgets et de ressources humaines. Il serait préférable et plus efficace, pour conduire les activités de recherche, de recourir à un montage financier souple qui tienne compte des besoins en temps réels des chercheurs et des institutions sollicitées pour assurer le suivi et l'encadrement des bénéficiaires. La RD, qui s'est organisée au départ autour des deux axes principaux (recherches accompagnement et animation), devrait pouvoir s'élargir. Elle inclura la mise en place de protocoles expérimentaux en parcelles, la recherche de rayonnement et celle de diffusion visant à généraliser les acquis de la RD.
Suivi convenu
Les partenaires conviennent que le gouvernement, le FIDA, l'AFD et autres partenaires veillent à allouer des moyens substantiels humains, financiers et matériels afin de consolider la RD et d'étendre les résultats de la première phase du PDARI (groupes de référence, pêcher de Bargou, blocs alimentaires, semis direct, etc.), tout en concentrant les thèmes de recherche ultérieurs dans des microzones en amont de retenues collinaires.
Développement communautaire et promotion féminine
Constats du Bureau de l'évaluation du FIDA
L'intégration d'objectifs spécifiques au développement communautaire et à la promotion féminine est pertinente et novatrice au regard de beaucoup de projets similaires conçus en cette période. Cependant, en dépit d'une vision et d'intentions novatrices, les mécanismes et actions prévus pour la promotion féminine sont demeurés de type conventionnel (programme centré sur la formation classique aux petits élevages, tissage, etc. et faible intégration de la femme à l'ensemble des actions du projet) et n'ont pas ciblé les femmes et les activités agricoles majeures pour lesquelles aucune action spécifique n'a été entreprise.
L'Expérience pilote de développement local (EPIDEL) a effectivement mobilisé la population de deux Imadas tout au long des étapes initiales de diagnostic et d'identification préliminaire des activités prioritaires. Elle a fortement éveillé l'intérêt des populations en laissant entrevoir l'opportunité de création d'emplois, de dotation en équipements et en crédits et de revenus additionnels. Ceci a donc jeté les bases pour une planification réellement participative, sans être pourtant accompagnée d'instruments de financement ou de protocoles d'accord avec les institutions financières, adaptés aux conditions financières des petites et moyennes exploitations. De manière générale, l'action du projet a été basée sur la formule des conseils consultatifs de développement Imada (CCDI) qui n'ont pas évolué en instances de représentation effectives et des différentes couches socio-économiques.
Recommandations du Bureau de l'évaluation du FIDA
Le fort décalage existant entre le diagnostic des problèmes liés à la promotion féminine et les mesures proposées pour les résoudre devrait être réduit. Il est recommandé de concrétiser l'approche consultative déclarée pour l'ensemble du projet par une démarche participative de ciblage des bénéficiaires et de planification des interventions. Il est recommandé de continuer l'appui aux organes consultatifs tels que ceux créés par le projet, et d'œuvrer à leur conversion en véritables lieux de discussion et négociation au niveau de chaque Imada.
Suivi convenu
Les partenaires conviennent que tout projet futur accorde plus d'attention aux femmes rurales et à leurs activités agricoles majeures. Le CRDA et le prochain projet adopteront avec les autorités locales la démarche participative de ciblage des bénéficiaires et de planification des interventions. Ils appuieront les organes consultatifs et œuvreront à leur conversion en véritables lieux de discussion et négociation au niveau de chaque Imada. Ils cibleront les zones les plus vulnérables du Gouvernorat de Siliana, notamment celles du sud.
Développement de la micro-entreprise rurale
Constats du Bureau de l'évaluation du FIDA
En dépit de l'environnement contraignant de la microfinance en direction des petits promoteurs, le PDARI a entrepris de soutenir des jeunes filles et petits agriculteurs et éleveurs désirant développer des activités productives. Cette expérience a révélé certains facteurs limitatifs du développement des petites initiatives privées, dont l'absence de structures d'appui conseil en mesure d'orienter et d'inspirer les futurs promoteurs. Par ailleurs, le Code d'investissement actuel ne prévoit pas d'incitations favorisant les financements locaux au niveau des microzones 1.
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1 Les partenaires du DG/Financement, Investissements et Organismes professionnels n'appuient pas ces constats. Ils trouvent que plusieurs mécanismes de microfinance administrés soit par les ONG soit par la Banque tunisienne de solidarité offrent un environnement porteur pour les petits promoteurs.
Recommandations du Bureau de l'évaluation du FIDA
Il s'avère indispensable, sur la base d'études diagnostic, de soutenir des initiatives locales de développement de micro-entreprises dans les zones d'intervention du PDARI. Il est également essentiel de développer une stratégie opérationnelle régionale visant la promotion du petit entreprenariat local, sous forme de pool de services capables d'offrir un large éventail de prestations et de guider les petits projets jusqu'à leur maturation et développement.
Suivi convenu
Les partenaires conviennent que des études diagnostic seront financées par le FIDA. Celles-ci seront spécifiques aux atouts et contraintes des initiatives locales dans le Gouvernorat de Siliana, particulièrement dans les microzones défavorisées, avec pour objectif de cerner les facteurs d'ordre financier, institutionnel et économique entravant le développement des micro-entreprises. L'étude devrait aussi ébaucher diverses options (type ENDA et autres) permettant de créer à partir de microcrédits décentralisés et de crédits moyens de réelles opportunités de développement durable des initiatives locales.
Capitalisation de l'expérience du PDARI
Constats du Bureau de l'évaluation du FIDA
De nombreux documents, rapports et diverses pratiques d'aménagement agricole, pastoral et forestier, ainsi que de CES restent confinés sous diverses formes de supports sans réelle mémoire collective des expériences qui pourraient autrement être capitalisées et utilisées par d'autres institutions, particulièrement le CRDA.
Recommandations du Bureau de l'évaluation du FIDA
Afin de capitaliser les expériences de la première phase du PDARI, le Bureau de l'évaluation du FIDA recommande au CRDA :
- de tout mettre en œuvre pour établir d'urgence une base de données dynamique qui a fait défaut en première phase et qui devrait permettre par la suite de mieux formuler les programmes de développement intégré par microbassin versant ;
- d'établir des référentiels techniques et de documenter les principales expériences et leçons apprises, dans les domaines des développements agro-sylvo-pastoral et communautaire, de la RD, et de la CES ;
- de mettre en place un système de suivi et évaluation (SSE) adapté au contexte du projet et d'y affecter un personnel ayant les capacités requises, notamment en matière de traitement et d'analyse de données aux échelles spatiale et temporelle ; et
- d'instaurer au sein du SSE une cellule de communication chargée de vulgariser au fur et à mesure les expériences et leçons apprises au cours de l'exécution du projet, tant à l'échelle régionale que nationale.
Suivi convenu
Les partenaires conviennent que le CRDA soit appuyé à travers des expertises externes financées par le FIDA. Ces expertises assisteront le CRDA dans le processus de capitalisation des meilleures pratiques d'aménagements du milieu naturel, de recherche et de développement communautaire, à consigner sous forme de manuels et de référentiels à l'usage des institutions régionales et nationales concernées.
Implication des partenaires du PDARI
Constats du Bureau de l'évaluation du FIDA
L'appui du FIDA s'est limité, comme celui du Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES), aux exigences de base selon les termes du prêt. Par ailleurs, la concertation et la coordination entre le FIDA, l'AFD, le FADES, et les partenaires nationaux n'ont été ni régulières ni institutionnalisées. Ceci a entravé la cohérence des approches et outils d'exécution des composantes du PDARI. À titre d'exemple, le manque d'espaces de concertation et de dialogue entre les partenaires impliqués a empêché l'expérience EPIDEL d'établir un modèle adéquat à extrapoler. Le faible appui technique dispensé au projet ainsi que l'absence de système local de suivi et évaluation opérationnel n'ont pas permis de déceler les facteurs de blocage et les insuffisances rencontrées.
Recommandations du Bureau de l'évaluation du FIDA
Des revues techniques et d'évaluation périodiques des interventions du projet devraient être mises en place et conduites conjointement par le gouvernement, le FIDA, l'AFD et leurs partenaires associés, avec l'appui de consultants et experts indépendants. Elles seraient organisées sur la base de rapports technique et financier du projet. Ces revues permettraient d'ajuster les moyens humains et financiers et assureraient la souplesse requise au bon déroulement du projet et l'appui à de nouvelles initiatives.
Suivi convenu
Les partenaires conviennent que la formulation de la deuxième phase du PDARI de Siliana prenne en compte la nécessité de disposer d'un système de revues techniques et financières périodiques ainsi que d'un outil d'appui au projet et à son comité de pilotage permettant d'effectuer les ajustements techniques, financiers et administratifs nécessaires, au moment opportun. Ils conviennent que le FIDA et l'AFD prennent part à toutes les missions de supervision. Ils conviennent de demander au FIDA d'intensifier la fréquence des supervisions.
Recommandations additionnelles retenues par les partenaires
Prise en considération de la problématique foncière
Les partenaires conviennent d'ajouter, pour la deuxième phase, une composante d'apurement foncier dans les terres en sec avec l'Agence foncière agricole (AFA).
Formation et assistance technique au CRDA
Les partenaires conviennent d'appuyer la formation des techniciens de l'UGP et du CRDA et d'accorder une assistance technique à ce dernier.
Zone d'intervention
Les partenaires conviennent que le projet, au cours de la deuxième phase, consolide les acquis de la première phase afin de maximiser leur valeur ajoutée agricole et non agricole et sauvegarder les ressources naturelles, notamment dans le sud du gouvernorat.
Cet accord a été conclu en présence des membres du partenariat clé suivants :
M. Lotfi Frad, représentant M. Kamel Ben Rejeb, Directeur, Ministère du développement économique et de la coopération extérieure
M. Noureddine Kaabi, Directeur, Ministère du développement économique et de la coopération extérieure
M. Ismail Lahmadi, Directeur général, Ministère des finances
M. Abdallah Mallek, Directeur général, DGFIOP, Ministère de l'agriculture et de l'environnement
M. Rafâa Marouki, Directeur de projets, DGFIOP
M. Hédi Mettichi, Commissaire régional au développement agricole, Siliana
M. Jamel Ferchichi, Directeur par intérim, Unité de gestion du projet
Mme Sylvaine Lefort, représentant M. Abdelwaheb Mkacher, Directeur exécutif, AGER
M. Bousaada Abdalla, Directeur exécutif, FTDC
M. Jean François Richard, Chargé de mission, AFD
Mme. Rasha Omar, Chargé du portefeuille de pays, FIDA
1 Cet accord illustre le consensus entre les parties prenantes et leur engagement à adopter et à mettre en œuvre les recommandations issues de l'évaluation. Il a été formulé en consultation avec les membres du Partenariat clé d'évaluation.
2 Les membres du Partenariat clé sont : M. Kamel Ben Rejeb, Directeur, Ministère du développement économique et de la coopération extérieure (MDECE) ; M. Noureddine Kaabi, Directeur, MDECE ; M. Ismail Lahmadi, DG, Ministère des finances ; M. Abdallah Mallek, DG, DGFIOP, Ministère de l'agriculture et de l'environnement ; M. Rafâa Marouki, Directeur de projets, DGFIOP ; M. Abderazek Derbali, Secrétaire général, Gouvernorat de Siliana ; M. Hédi Mettichi, CRDA, Siliana ; M. Salah Touibi, Directeur, Unité de gestion du projet (remplacé par M. Jamel Ferchichi) ; M. Abdelwaheb Mkacher, Directeur exécutif, AGER ; M. Bousaada Abdalla, Directeur exécutif, FTDC ; Mme Khalida Bouzar, Global mechanism for convention to combat desertification ; M. Jean-François Richard, Chargé de mission, AFD ; M. A. Bastos, Chargé de projet, FADES ; Mme. Rasha Omar, Chargé du portefeuille de pays, FIDA.
3 La DG/Aménagement et conservation des terres agricoles note qu'un Plan directeur des travaux de CES à Siliana a été réalisé par un bureau d'études en 2003, et qu'une évaluation technique des travaux des CES à Siliana a été aussi réalisée par l'INGREF.
4 La DG/Aménagement et Conservation des terres agricoles note qu'une convention pour la régionalisation des formules empiriques vient d'être engagée avec l'Institut national agronomique de Tunisie (INAT).