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Guinea: smallholder development project in North Lower Guinea(PAPE-BGN)

26 mai 2003

Préambule

L’Accord conclusif se base sur les réflexions et discussions des partenaires sur les constats et recommandations du rapport d’évaluation intermédiaire de mars 2003, et il regroupe surtout les points essentiels que le partenariat conjoint est d’accord d’intégrer dans la préparation d’une intervention ultérieure.

Vu le calendrier accéléré pour la préparation de la seconde phase, la proposition pour cet accord a été rédigée sur la base des discussions des partenaires sur la formulation de cette phase, y compris à la restitution de la mission de formulation du 2 mai 2003. La proposition a été présentée et discutée en tant que telle le 5 mai 2003. Par conséquent, il y a lieu de constater que les points du consensus dans cet accord seront poursuivis rapidement lors de la finalisation de la formulation du futur projet.

Les partenaires principaux associés aux discussions à Conakry étaient les suivants: les représentants du Ministère de l’agriculture et de l’élevage, du Ministère du plan, du Ministère de l’économie et des finances et de l’Administration et du contrôle des projets; le Directeur du projet; le chef de la Cellule suivi-évaluation du projet; le chef de la mission de formulation d’une seconde phase; le chargé de projet pour la Guinée auprès du FIDA. Ce processus a été facilité par le Bureau de l’évaluation du FIDA.

Généralités

Les constats de l’évaluation

Le premier constat de l’évaluation est, lorsque l'on parcourt la zone du projet, que la superficie couverte (plus de 21.000 km2) est tellement vaste qu'il paraît impossible de la couvrir uniformément de façon efficace. La mission a eu l'occasion de constater que cette dispersion géographique entraîne de réelles difficultés:

  • impossibilité de fournir à temps les intrants à tous les secteurs ce qui ne permet pas un travail efficace en terme de vulgarisation;
  • difficulté de suivi des diverses activités (essais, champs de démonstration, etc.) entraînant des lacunes dans l'obtention de données fiables; et
  • difficulté d'organiser des rencontres inter paysans de façon à favoriser les échanges toujours très bénéfiques pour la vulgarisation de techniques nouvelles.

Le second constat est une certaine concentration des activités vers les infrastructures sociales, pour un projet qui avait été conçu surtout pour promouvoir le développement agricole dans la zone. Bien qu’elles aient été demandées et appréciées par les populations, il faut également tenir compte du mandat et des compétences du FIDA.

Ensuite, les réalisations faites et surtout les utilisations budgétaires donnent l’impression spontanée qu’il s’agissait d’un projet routier et non pas d’un projet pour promouvoir le développement agricole.

A remarquer que l’hypothèse de la première phase – à savoir que le désenclavement devait se faire conjointement avec la promotion agricole – s’est démontrée fausse dans le sens qu’il a fallu assurer le désenclavement avant que l’amélioration agricole ait pu se poursuivre. Avec la finalisation récente des réalisations routières, il est à considérer qu’au point de vue développement agricole, le projet se trouve dans sa première année.

Finalement à ajouter, que la mission a constaté que le désenclavement des zones a eu des effets économiques et socio-culturels extrêmement positifs pour les populations concernées.

A noter enfin que les autorités guinéennes ont clairement exprimé que dans l’optique de la lutte contre la pauvreté, les effets positifs constatés constitueraient un réel atout pour poursuivre le volet désenclavement dans la future phase du projet.

  • Les recommandations

    La mission recommande que la zone d’intervention soit réduite pour améliorer la couverture réelle. En effet, elle appuie la recommandation, déjà faite par la mission de revue à mi-parcours, de recentrer les activités du projet sur les 10 CRD (2 par préfecture initialement retenue), sélectionnées en fonction de leur situation et de la concentration des réalisations. Cette approche paraît permettre à la fois de maintenir une présence dans l’ensemble des préfectures de départ tout en mettant un accent beaucoup plus appuyé sur une formation et un suivi rapproché de quelques zones mieux ciblées.
  • Elle recommande également que les interventions soient recentrées vers les objectifs agricoles initiaux pour rentabiliser les investissements routiers réalisés.
  • Les autorités souhaitent que le recentrage du futur projet ne se fasse pas à travers une délimitation géographique uniquement, mais prenne en compte le désenclavement des zones de production (les bas-fonds) vers les axes principaux. Dans cette optique, la recherche d’un cofinancement s’avérait indispensable.

Agriculture – appui à la production, la transformation et la commercialisation

Les constats de l’évaluation

La mission a constaté que les résultats par rapport aux objectifs initiaux sont les plus faibles dans les domaines agricoles prévus: l’aménagement des bas-fonds, la production, la transformation et la commercialisation. Cependant, des résultats importants ont été obtenus au cours de la première phase en matière de recherche adaptative, surtout en ce qui concerne les semences améliorées.

Elle constate également qu’il existe une problématique importante de la cohabitation entre agriculteurs et éleveurs ainsi que des problèmes fonciers dans les bas-fonds. En effet, la moitié de la population pratique l’élevage et, dans le cas d’aménagement des bas-fonds, des problèmes sérieux peuvent surgir si l’on ne prend pas de mesures en temps utile.

Pour les aspects environnementaux, le raccourcissement des jachères, la pratique de brûlis et les cultures de contre-saison sont des pratiques qui ont contribué à l'appauvrissement des sols. Ce phénomène pourrait être diminué si les bas-fonds étaient aménagés rapidement et qu'une gestion rationnelle de leur exploitation y était instaurée. En ce qui concerne le déboisement (bois de feu, charbon de bois et bois d’oeuvre), celui-ci a atteint un niveau inquiétant. Quelques premières dispositions timides sont prises dans certaines CRD afin de tenter de remédier à cet état de choses (des forêts communautaires et une sensibilisation active au travers de tous les médias).

Les recommandations

  • Les actions d’une seconde phase devraient essentiellement être agricoles afin de rentabiliser au maximum les infrastructures routières mises en place : le développement des banques de céréales, des structures de transformation, et des groupements de productions organisés autour des activités agricoles, surtout dans les bas-fonds. En plus, les résultats de la recherche adaptative peuvent être vulgarisés immédiatement.
  • Pour l’environnement, les actions de reboisement démarrées auprès des charbonniers et leurs coopératives dans certains endroits ponctuels ainsi que la campagne dans les médias doivent être poursuivies avec rigueur et renforcées par des activités supplémentaires pour arrêter le déboisement.

L’appui au developpement des infrastructures rurales

Les constats de l’évaluation

Le volet piste a été doublé par rapport aux prévisions initiales, doublement fait sans que ne soit pris en compte le désenclavement des bas-fonds, objectif prioritaire dans le document de préévaluation. Il paraît utopique de vouloir prétendre exploiter des bas-fonds si ceux-ci sont enclavés, et ainsi il y aurait lieu d'étudier ce problème en cas de formulation d'une seconde phase.

Une problématique d’entretien des infrastructures se présentera au niveau local dans le moyen terme, étant donné que la participation physique et financière active des communautés ne se manifeste pas spontanément, sans qu’une responsabilisation (à travers une formation continue) et une application rigoureuse des dispositions n’aient lieu. A l’heure actuelle, le problème n’est pas très important vu que les infrastructures sont nouvelles et n’exigent qu’un entretien léger. Ainsi, la situation financière des communautés et CRD sera à suivre pour éviter les financements des infrastructures sur des hypothèses irréalistes en ce qui concerne l’entretien.

Les infrastructures sociales ont eu des impacts positifs dans les endroits où elles ont été réalisées. Cependant, il est trop tôt pour en tirer des leçons, mais en tous cas ces impacts ne seraient que ponctuels vu la faible couverture de ces réalisations.

Les recommandations

  • Il n'y aurait pas lieu de prévoir à nouveau des infrastructures supplémentaires, sauf des voies d’accès pour relier les bas-fonds au réseau routier établi pendant la première phase. Il faut plutôt mettre l'accent sur la responsabilisation des populations bénéficiaires à l'entretien et à la gestion de ces nouvelles structures déjà opérationnelles.
  • Avant d’envisager la réalisation des infrastructures rurales dans la seconde phase, la situation réelle de financement local pour l’entretien de ces infrastructures doit être examinée à fond pour trouver une balance durable entre investissement et fonctionnement.
  • Dans l’optique d’un recentrage du projet et pour des raisons pratiques de formation des bénéficiaires et de suivi des activités tenant compte des compétences et du mandat du FIDA, toute nouvelle intervention qui ne relève pas des compétences du MAE devra être limitée au maximum.

Appui aux institutions de base

Les constats de l’évaluation

L'approche participative du projet, au vu des résultats encourageants obtenus jusqu'à présent, devrait être renforcée et même étendue au processus de suivi des activités afin de responsabiliser les bénéficiaires jusqu'au processus d'analyse des réalisations. Cependant, il y a lieu de noter que les structures de base, bien qu’elles soient si prometteuses, restent toujours fragiles, ce qui pourrait menacer la pérennisation d’un bon nombre des acquis du projet.

La création rapide des ASF est un des acquis prometteurs évidents du projet, étant donné l’impact qu’elle a eu sur la situation économique des bénéficiaires (réduction de dette auprès des usuriers et options économiques nouvelles) dans les CRD ciblées. En même temps, il paraît évident que la croissance pose des problèmes de gestion, comme il ne serait pas possible de gérer les grandes ASF avec la même flexibilité que pour les petites.

Les organisations paysannes existent depuis long temps dans la zone, mais certaines se trouvent en face d’un processus de développement potentiel important, mais pas encore asssurée. Cependant, ce potentiel ne peut se réaliser à travers une professionalisation qui amène à une structuration améliorée en unions de producteurs.

Le PAPE-BGN n’a pas été conçu comme un programme d’appui à la réforme institutionnelle, mais il est pourtant associé au processus de la décentralisation à travers la création des CRD des 1999. La mission a estimé que les CRD représentent la structure la mieux indiquée au niveau local pour être associée à la planification et au suivi d’une nouvelle phase, y compris pour ce qui est du domaine d’entretien des infrastructures. Etant donné que leur implantation réelle est toujours en cours, la mission n’a pas pu prendre de position finale sur leurs capacités et leurs besoins d’appui éventuels.

Il faut noter qu’un projet d’appui au processus de décentralisation a démarré en 1999 (PACV: projet appui aux collectivités villageoises) avec un cofinancement du FIDA (25%) et le reste la Banque mondiale, l’ADF et l’AFD. En principe, ce projet assure un appui aux élus locaux (formation, fonctionnement, etc.) mais également une contribution de 100 millions FG (50.000 USD) au budget de fonctionnement et d’entretien des infrastructures.

Les recommandations

  • Une phase future devrait, en principe, prendre en compte un appui important aux institutions de base: les OP, les ASF et les CRD.
  • Pour ce qui est des OP, il faut prendre en compte dans la programmation qu’en principe elles relèvent du secteur privé.
  • Concernant les ASF, il y aurait lieu de se pencher dès maintenant sur leur devenir en tant qu'institution financière reconnue officiellement. Quels seraient les moyens à mettre en œuvre pour qu'elles puissent obtenir un statut administratif et juridique légal qui permettrait une croissance continue et une couverture géographique plus importante, tout en conservant leur "label" de banques villageoises.
  • Pour l'avenir, le projet devrait miser sur une participation accrue des CRD dans l'organisation et la gestion au jour le jour des activités prévues. Ceci serait non seulement efficace en termes de renforcement du personnel du projet, mais permettrait également une formation accrue et consolidée des partenaires locaux.

Gestion du projet (y compris appui à l’unité du projet)

Les constats de l’évaluation

Pour ce qui est de la gestion du projet, le plus gros problème a sans doute été l’absence d’une révision budgétaire immédiate après l’atelier de démarrage du projet en 1997 pour donner suite aux révisions du programme de travail proposées. L’absence d’une révision à temps a conduit à une situation financière difficile dans plusieurs domaines et a déclenché une révision brusque et dramatique lors la revue à mi-parcours.

Etant donné que le problème a été reconnu pendant longtemps par tous les partenaires sans qu’il y ait eu une suite, le problème dépasse le service financier du projet. Bien qu’il s’agissait d’un problème de la gestion et du contrôle financier du projet, la responsabilité ne se retrouve pas au niveau service financier exclusivement. L’examen des dossiers du projet ne met pas en évidence pourquoi il n’y a pas eu suite aux connaissances collectives , c’est-à-dire que le projet allait dans le sens d’une rupture financière. Un appui plus régulier des ministères de tutelle et/ou de l’Institution coopérante ou des bailleurs de fonds aurait peut être pu éviter une telle situation.

Au niveau des bailleurs de fonds et de l'Institution coopérante, il s’avère qu'il y a parfois des lacunes dans la circulation des informations ou des rapports ainsi qu’à la suite donnée aux rapports.

Les recommandations

  • Il y aurait lieu de renforcer à tous les niveaux (projet, MAE, ACGP, Ministère du plan, Ministère de l’’économie et des finances, UNOPS, FIDA, OPEP) le suivi des réalisations à travers un contrôle nettement plus rigoureux des imputations budgétaires (approbation des décaissements et suivi des DRF) et des engagements (respect des devis programmes) pour éviter que des dépassements considérables n'apparaissent à un moment comme une surprise.
  • Concernant l'implication des divers bailleurs de fonds et de l’Institution coopérante, la participation à une mission conjointe de suivi annuel permettrait sans doute d'éviter des situations telles que celle vécue actuellement par le projet, les participants pouvant décider ensemble, et immédiatement, des suites à donner à des situations particulières qui pourraient survenir.

 

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