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Republic of Guinea - Fouta Djallon Agricultural Rehabilitation and Local Development Programme - (PRAADEL)

30 juin 2006

Évaluation intermédiaire 1

Préambule

Le PRAADEL s'achèvera fin 2006. Dans cette perspective, les autorités de la République de la Guinée et le Département du FIDA pour l'Afrique occidentale et centrale souhaiteraient poursuivre ce projet. En vue de se prononcer sur l'opportunité d'une nouvelle phase, une évaluation intermédiaire a été menée.

Dans cette optique et suivant les procédures du FIDA, son Bureau d'évaluation a entrepris une évaluation du programme actuel. La mission a eu lieu du 21 novembre au 15 décembre 2004, suivie d'une phase de rédaction du rapport préliminaire et échange de points de vue des partenaires quant à son contenu.

Une fois le consensus sur le rapport obtenu en septembre 2005, le Bureau d'évaluation a rédigé une proposition de l'Accord conclusif, qui a été approuvé par écrit en octobre. À noter que, dû à la prolongation du programme actuel, cet Accord conclusif regroupe certaines recommandations concernant la finalisation de la phase actuelle et d'autres s'adressant exclusivement à une phase suivante éventuelle.

En ce qui concerne les recommandations pour la phase actuelle, le Chargé du programme pour la Guinée au FIDA sera responsable dans l'immédiat d'établir – en coopération étroite avec l'Administration guinéenne - un plan de travail concret qui stipulerait les actions nécessaires pour faire suite aux recommandations, mentionnant services responsables et calendrier.

Ensuite, pour ce qui est des recommandations pour la phase future éventuelle, sa planification sera principalement assurée par le FIDA. Ainsi, le Chargé de programme sera responsable d'établir un plan de travail concret qui stipulerait comment les recommandations seront prises en compte dans la préparation.

Vu la pertinence des objectifs du PRAADEL par rapport à la situation socio-économique dans la zone du programme et leur concordance avec la politique agricole du gouvernement, et vu les besoins continuels dans la zone, la mission estime qu'une continuation des activités au Fouta Djallon pourrait se justifier, appuyée par un financement du FIDA, au cas où la Guinée et le FIDA le souhaiteraient.

Cependant, il est évident qu'un certain nombre d'éléments du programme actuel devront être réexaminés minutieusement pour prendre en compte le faible taux des réalisations et des changements dû à l'avancée du processus de décentralisation. Ci-dessous sont indiquées en premier lieu les recommandations qui s'appliquent aux actions que le programme actuel devrait mettre en œuvre, suivies par celles qui devraient être entreprises lors de la préparation d'un programme futur ou de sa mise en œuvre.

Constats et recommandations

Au niveau des politiques et stratégies

L'approche du programme actuel est en phase avec la Lettre de politique de développement agricole II et la stratégie de lutte contre la pauvreté. L'ensemble des politiques et stratégies vise à contribuer à la sécurité alimentaire, à la lutte contre la pauvreté, notamment en milieu rural, à créer de  l'emploi, à prendre en compte les aspects genre/âge, tout en protégeant l'environnement.

En ce qui concerne les aspects de la décentralisation, le PRAADEL est intervenu à un niveau assez bas qui est le terroir, de manière à atténuer le poids de la hiérarchie et mieux impliquer les bénéficiaires à la base. Toutefois il est à vérifier si une meilleure coordination des activités publiques et une meilleure reconnaissance de l'ensemble des élus locaux n'auraient pas été obtenues avec un découpage tenant compte des limites administratives des districts, plutôt que des limites agro-écologiques. Ceci aurait aussi contribué à réduire les risques de distorsion entre la programmation du PRAADEL et celle des autres projets qui interviennent dans la même localité.

La stratégie de mettre en oeuvre le programme à travers une coordination très légère s'est montrée peu efficace en ce qui concerne le travail dans les cellules décentralisées. Les deux personnes sur le terrain ont eu des conditions de travail hors de proportions raisonnables.

D'autre part, au stade actuel, les bénéficiaires ne participent pas, en tant que maître d'ouvrage, dans la passation et le paiement des marchés de travaux et de fournitures et cela contrairement aux procédures du Programme d'appui aux communautés villageoises (PACV). Pourtant cette maîtrise d'ouvrage est reconnue de manière tacite au niveau de l'identification des contraintes, de la planification, de la programmation et du financement des activités (contributions des populations).

L'objectif initial concernant l'amélioration des activités génératrices de revenus pour les bénéficiaires femmes et jeunes – aurait dû aboutir à une planification sur les possibilités d'organiser de la formation technique liée par exemple à la promotion des bas-fonds et des filières.

Recommandations:

Pour le programme futur éventuel, une réflexion/étude devrait se réaliser sur:

  • la pertinence de l'approche Gestion de terroirs par rapport au schéma de la décentralisation y compris les découpages géographiques.
  • les possibilités d'organiser un renforcement de capacités en termes de stages de formation techniques pour les jeunes et les femmes.
  • des mécanismes d'intervention du PRAADEL par rapport à ceux du PACV, y compris le Fonds d'investissement  local (FIL).
  • de la possibilité d'un passage graduel de l'approche faire-faire vers l'approche faire-avec, qui consiste à transférer la responsabilité de l'Unité de coordination du programme (UCP) vers les communautés

Au niveau du PRAADEL

Une lenteur notoire a été observée au niveau du traitement des dossiers et des prises de décisions sur les activités à réaliser et à financer. Ce qui a conduit à un grippage du processus, à un fréquent report de certaines activités jugées importantes et urgentes par les populations.

L'UCP a évolué en vase clos sans développer une réelle synergie requise avec les services techniques de l'administration préfectorale et les autres projets et programmes évoluant dans la zone, notamment le projet PACV et les projets, qui concernent la promotion des filières et des technologies post-récoltes, le renforcement des organisations paysannes, de la production agricole et de la commercialisation des produits agricoles.

À cela se greffent: i) le manque de financement ou le retard dans le financement des activités programmées par les chefs des composantes; ii) le manque de cohésion entre les chefs de composantes et la coordination du projet;  iii) la démotivation du personnel; et iv) le manque de formation conséquente pour le personnel de l'UCP.

Une prise en compte du  genre au sein  du projet consiste à examiner la situation des femmes par rapport à celle des hommes dans  l'élaboration des stratégies à tous les niveaux. Si le PRAADEL situe l'amélioration des conditions de vie des populations  au centre de ses préoccupations, il devra élaborer à cet effet des mécanismes d'intégration du genre dans les différents axes de son cadre de planification des terroirs.

Recommandations

Pour le programme en cours:

  • La formation en genre au niveau des chefs de  composantes  est une nécessité pour les aider à: comprendre les causes des inégalités et écarts entre les sexes dans l'accès aux différents secteurs, à  les analyser dans le but  d'envisager des  stratégies pour intervenir.
  • Élaboration d'un plan d'action relatif au renforcement de la collaboration, du partenariat et de la synergie entre le PRAADEL et tous les autres intervenants dans le région (programmes/projets, services publics, entreprises, etc.).
  • L'amélioration du circuit de l'information et des capacités en management.

Pour le programme éventuel futur:

  • Une politique de recrutement du personnel qui tient compte des compétences professionnelles ou du personnel ayant des compétences nécessaires aux besoins du projet y compris l'aspect genre devrait être formulée.

Au niveau des composantes 

La composante Gestion de terroirs et développement local (GTDL)

Pour faciliter la gestion il aurait été plus raisonnable  de diviser cette composante en deux parties: de séparer les aspects de planification et réalisation de la GdT de ceux du développement agricole et de la gestion des ressources naturelles.  La méthode de planification actuelle n'a pas abouti à un ciblage précis des groupes bénéficiaires conformément aux spécifications du Rapport de préévaluation.

Trop de lenteur a marqué le recrutement, la mobilisation des opérateurs en charge de l'animation et de la formation rurale. À cette date, les prestations des opérateurs sont reprises en interne par uniquement  les cinq agents des zones de l'UCP. La prestation de certains opérateurs ne s'est pas montrée efficace et un choix judicieux serait à définir.

Le FIL qui devait financer une partie des investissements sociaux, des investissements productifs et des investissements indirectement productifs n'a pas été mis en place.

Des activités génératrices de revenus et de formation permettant d'impliquer les jeunes et les femmes n'ont pas été bien identifiées, planifiées et réalisées. Les stratégies au niveau de la GdT et du développement local n'ont pas été bien élaborées en ce qui concerne la recherche/action, la promotion des filières, des groupements d'intérêt économique (GIE) et le circuit de commercialisation des produits agricoles. Il y a un manque d'expertise agronomique et économique (Plan d'affaire) au  niveau de la mise en œuvre des activités  concernant l'amélioration de la production agricole et de la commercialisation.

En ce qui concerne l'amélioration de la sécurité alimentaire et l'augmentation des revenus, le projet doit davantage s'investir dans la Recherche-Action en termes d'activités d'aménagement de bas-fonds avec fourniture d'intrants (crédits ou autres voies) pour permettre d'augmenter la productivité agricole.

Recommandations

Pour le programme en cours:

  • Une gamme d'activités génératrices de revenus et de formations spécifiques aux jeunes devrait être développée.
  • Améliorer la diffusion des itinéraires techniques, faciliter l'accès aux intrants agricoles (semences améliorées et engrais) et encourager la mise en place des compostières, promouvoir la production du petit piment sur des superficies représentatives, intégrer dans la formation des producteurs l'élaboration d'un compte d'exploitation de leurs activités.

Pour le programme futur éventuel:

  • La composante GTDL devrait être divisée en deux parties: 1) une composante en tête, qui concerne la planification transversale y compris la GdT et 2) une autre composante qui regroupe les activités du développement agricole et la gestion des ressources naturelles.
  • Améliorer la méthodologie et les techniques de diagnostic participatif en vue d'assurer l'intégration des jeunes et des femmes de façon efficace dans l'identification des besoins de développement et dans la planification.  
  • Les activités agro-économiques devraient être assurées par 1-2 responsables au niveau des composantes.

La composante Association des services financiers  

Les faiblesses apparues concernent les points suivants: i) les membres des associations des services financiers (ASF) n'ont pu bénéficier du programme de formation comme prévu; ii) les ASF en activité ne disposent pas de local sécurisé pour la garde des fonds et cela constitue un risque très élevé; iii) les ressources sont très faibles par rapport à la demande et à la diversification des produits à proposer à la clientèle. Aussi, il faut noter que la composante ne dispose pas actuellement des moyens logistiques pour apporter tout  l'appui nécessaire au bon déroulement des activités.

La composante ASF devrait bénéficier de l'appui d'un opérateur. Celui-ci n'a pourtant pas été recruté comme prévu. Ceci a contribué à réduire l'efficacité de cette composante alors que les moyens destinés à l'opérateur n'ont pas été réorientés, même en partie, vers la composante. La non-construction des sièges prévus pour les ASF afin de mieux sécuriser les fonds collectés constitue une sérieuse inquiétude pour les populations et les autorités. La mission a noté que les populations manifestent une attente sur la suite réservée à la mise en place du fonds de capitalisation au niveau des ASF.

Recommandations

Pour le programme en cours:

    • La poursuite des programmes de formation en gestion et étude de marché.
    • La construction des sièges des ASF.
    • Le renforcement de capacités au niveau de membres des bureaux des ASF.
    • Procéder à une réallocation du  fonds pour le compte de la composante.
    • Doter la composante en logiciel de comptabilité (avec formation à l'appui).

La composante Infrastructures rurales

La composante a connu une insuffisance liée: i) à la faible prise en compte des infrastructures productives, notamment les aménagements de bas-fonds; ii) au retard du paiement de factures des prestataires; iii) à la flambée des prix sur le marché local; iv) au départ de la personne responsable de la composante Infrastructures au niveau de l'UCP, qui n'a pas encore été remplacée; v) au manque de finalisation de l'étude sur le fonds d'entretien des pistes; vi) au manque d'équipements et de formation pour les Comités villageois d'entretien des pistes (CVEP), et enfin; vii) au manque de personnel professionnel pour certaines écoles.

Recommandations

Pour le programme en cours:

  • Mettre en place de l'équipement et de la formation pour les CVEP.
  • Orienter davantage les futurs financements vers des investissements productifs (aménagement de bas-fonds, petit élevage, foresterie, unité de transformation des produits agricoles, points d'eau et forage, etc.).
  • Prévoir les mesures de supervision nécessaires pour assurer une bonne gestion future des infrastructures.
  • Assurer une vulgarisation efficace des techniques d'entretien et de gestion des infrastructures.
  • Négocier la prise en charge par le Fonds d'entretien routier (2ème génération) du financement des programmes d'entretien des pistes préfectorales.

1/ Cet accord illustre le consensus entre les parties prenantes et leur engagement à adopter et à mettre en œuvre les recommandations issues de l'évaluation. Il a été formulé en consultation avec les membres du Partenariat clé d'évaluation. Les membres du Partenariat clé étaient les suivants: les représentants du Ministère de l'agriculture et de l'élevage, du Ministère de l'économie et des finances, le Directeur du projet, le Chargé de portefeuille de l'UNOPS, le Chargé de programme pour la Guinée auprès du FIDA.

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