Programme de relance et de développement du monde rural - IOE
Programme de relance et de développement du monde rural
Évaluation de la performance du projet
L'examen par les pairs du Bureau indépendant de l'évaluation du FIDA et de sa fonction d'évaluation, effectué en 2010 par l'Evaluation Cooperation Group (ECG), a recommandé au Bureau indépendant de l'évaluation du FIDA (IOE) de modifier son approche de l'évaluation de projet en effectuant des validations de rapports d'achèvement de projet et un nombre limité d'évaluations de performance des projets. Le Programme de relance et de développement du monde rural (PRDMR) au Burundi a été sélectionné pour une évaluation de sa performance. Cette évaluation applique les critères d'évaluation du Manuel d'évaluation de IOE et a fait l'objet d'une analyse aprofondie de la documentation ainsi que d'une mission sur le terrain.
Le Programme a bien réussi dans l'atteindre de ses objectifs avec les principales populations cibles, en particulier les ménages les plus vulnérables suite à la perte de leurs moyens de production. Le PRDMR est une référence importante au Burundi, pour le FIDA, mais également pour la communauté internationale oeuvrant dans le secteur. Lors de démarrage du Programme, le principal enjeu pour les Burundais était la relance de l'économie suite à la crise, notamment la restauration des bases productives et les problèmes structurels de production. Le Programme y a répondu en visant l'amélioration de la sécurité alimentaire et du niveau de vie, l'augmentation des revenus de la population rurale et l'amélioration de la conservation du patrimoine foncier dans quatre des provinces les plus pauvres du pays. Il s'est cloturé en février 2012.
La pertinence du PRDMR est jugée satisfaisante au regard des indicateurs économiques et sociaux du Burundi à l'époque, de la stratégie de relance économique du FIDA et des besoins de la population rurale pauvre et vulnérable. Cependant, la conception du Programme a voulu répondre à un ensemble de causes complexes de pauvreté et d'insécurité, et bien que chacune des composantes du Programme ait été pertinente par rapport aux besoins des bénéficiaires, la totalité des interventions a rendu le Programme complexe et difficile à gérer. L'efficacité et l'efficience du Programme sont satisfaisantes, au vu du niveau de réalisation des objectifs et du budget - et ce malgré les retards enregistrés - du bon choix des partenaires, notamment des ONG, et de l'approche communautaire innovante.
L'impact sur la pauvreté rurale est également coté satisfaisant au regard des bénéfices enregistrés auprès des groupes cibles, en termes de revenus et avoirs, sécurité alimentaire et productivité agricole, capital humain et social et autonomisation. L'évaluation note des faiblesses dans la conservation des sols agricoles et des ressources environnementales mais souligne la forte influence du Programme sur les institutions et les politiques du Gouvernement.
La durabilité est cotée plutôt satisfaisante. Les interventions montrent de bons signes de durabilité, notamment le haut niveau d'appropriation par les populations locales et la rentabilité financière de certaines activités. Toutefois, il reste des défis à relever, particulièrement dans la consolidation des comités de gestion des infrastructures. Le plus grand succès du PRDMR réside dans ses innovations et leur élargissement à plus grande échelle dans tout le pays, notamment la structuration communautaire par le Gouvernement et le développement de l'élevage par les autres partenaires à travers leur appui à la chaîne de solidarité bovins. L'évaluation donne à ce critère une note très satisfaisante. Sur base de l'impact global positif du Programme sur les femmes, l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes sont jugées satisfaisantes.
Enfin, la performance du FIDA et du Gouvernement est jugée satisfaisante. Le Gouvernement et les partenaires font l'éloge de la Cellule de Coordination quant à la bonne gestion du Programme, la qualité technique de l'équipe et la flexibilité dans l'appui à la mise en œuvre quand c'était nécessaire. Le Gouvernement s'est investi dans la conception du PRDMR et la mise en route du Programme, et la redynamisation des administrations locales concernées par le PRDMR a permis un bon appui à la mise en œuvre et au suivi des interventions. Il est cependant crucial que le FIDA et le Gouvernement continuent à protéger les acquis impressionnants du PRDMR.