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République de Guinée - projet de développement des petites exploitations en Guinée Forestière (PDPEF)

26 mei 2002

Compte tenu de la richesse de l'expérience du PDPEF, des acquis prometteurs de certains volets, de la forte demande exprimée par les populations et de l'ampleur du défi agricole et écologique dans cette zone, le partenariat d'évaluation conjointe s'accorde sur la pertinence d'une nouvelle intervention du FIDA en Guinée forestière sollicitée par le Gouvernement guinéen et les populations locales.

La démarche dite de « Gestion de terroir villageois » (GTV) telle que mise en oeuvre par le PDPEF depuis deux ans apparaît pertinente et adaptée à la région. Elle doit se poursuivre et s'étendre à d'autres villages. Son succès dépend, dans un premier temps, de sa capacité à mobiliser rapidement la population autour d'actions concrètes et communautaires. Aussi, le maintien d'un programme d'infrastructures sociales à caractère collectif reste nécessaire. Mais l'équipement en infrastructures des villages est l'étape la plus aisée à réaliser. Il conviendra de rapidement faire évoluer le concept vers une véritable gestion concertée des espaces et des ressources naturelles et d'intégrer concrètement la dimension agricole et environnementale dans le cadre des Plans de gestion de terroir villageois (PGTV). Ceci impliquera l'adaptation des approches (communautaires, individuelles) en fonction des problématiques (agricole, environnementale, d'amélioration des conditions de vie...), de s'investir afin de mieux connaître le milieu (typologie, stratégie paysanne, répartition foncière…) pour mieux cibler les actions, et de modifier les procédures de mise en oeuvre pour une meilleure responsabilisation des acteurs et la pérennisation du processus.

Un consensus global est ressorti sur le fait que les Associations de services financiers (ASF) sont des institutions de proximité réellement appropriées par leurs membres/clients et permettent de répondre de manière satisfaisante aux petits crédits de très court terme. Il convient de développer cette approche à plus grande échelle mais en gardant les mêmes principes de base (fonctionnement sur fonds propres, crédit court terme, plafond des montants en fonction de l'importance du capital détenu) et en s'ouvrant à des partenariats. Les ASF n'ont pas vocation à fournir tous les services financiers demandés par les ruraux et doivent pouvoir s'insérer dans un marché financier au sein duquel d'autres institutions, en particulier le Crédit rural de Guinée (CRG), occupent déjà une place importante. Les questions du refinancement des ASF, comme celles de leurs relations partenariales (notamment avec le CRG), ne font pas l'objet d'un consensus et nécessiteront une réflexion sur la base de la logique d'extension d'un nouveau programme de promotion des institutions financières rurales.

Une des principales difficultés à résoudre au cours de la phase de formulation d'une nouvelle intervention sera la stratégie de mise en place d'un dispositif professionnel de promotion et d'appui aux ASF. Il est recommandé d'aborder ce problème sans a priori et en tenant compte de sa dimension nationale puisque trois autres projets financés par le FIDA dans les autres régions du pays sont également concernés. D'importants efforts de formation professionnelle préalable et la mobilisation d'une assistance technique internationale à travers des opérateurs expérimentés seront sans doute nécessaires.

En matière de développement agricole et d'environnement, il est recommandé de poursuivre la stratégie d'aménagements de bas-fonds à une échelle significative, avec une approche individuelle de l'investissement (l'aménagement appartient et bénéficie au propriétaire foncier) permettant cependant un certain retour des subventions publiques auprès de la communauté (dont les modalités sont à étudier avec les villageois et les propriétaires fonciers). Mais il convient de s'investir aussi et prioritairement sur les coteaux dans les domaines agricoles et environnementaux (après capitalisation préalable des expériences et innovations en cours) à travers un effort de recherche-développement et la mise en place d'un système d'approvisionnement en intrants de proximité et une approche de conseil technico-économique aux exploitations. On recommande la promotion d'un système de conseil et d'appui à l'innovation permanent, intégrant les dimensions agricoles et environnementales dans le cadre de l'approche GTV et s'appuyant sur les organisations professionnelles émergentes et les capacités de recherche existantes. Les femmes, au centre de toutes les activités agricoles en milieu rural forestier, devront être la cible principale de ce service. Parallèlement, la poursuite du financement d'actions de désenclavement semble indispensable. L'ensemble des investissements locaux, y compris les actions de recherches et expérimentation paysanne, devraient être intégrés dans les PGTV. Il n'est donc pas souhaitable de distinguer dans le futur projet une composante de « développement agricole » mais au contraire de l'intégrer dans la démarche GTV.

La formulation du nouveau projet devrait être menée en étroite concertation avec les organisations paysannes de base, les Communautés rurales de développement (CRD) et la Chambre d'agriculture. Toutes ces institutions auront un rôle essentiel à jouer dans le nouveau montage institutionnel.

Les partenariats et synergies avec les autres projets intervenant dans la région devront être renforcés. Une articulation particulière devra être trouvée dans le cadre d'une nouvelle formulation avec les opérations sous financement de l'Agence française de développement en Guinée forestière à travers ces programmes actuels (PDRIGF, PAEGF, PPGF, PACV, CRG, CAOPA/RC2, PASAL) et à venir comme le Programme de développement de l'agriculture en Guinée forestière (PDAGF) en cours de formulation.

Actions prioritaires à mettre en œuvre d'ici la date d'achèvement

Sur le volet Gestion de terroir villageois

  • Achever tous les travaux en cours. Pour cela, une visite conjointe de terrain (projet, prestataires, services techniques) devra inventorier, budgétiser à terminaison et planifier les actions nécessaires à l'achèvement des engagements pris au titre des PGTV dans les terroirs de 1ère génération (12 villages). Les chantiers bloqués devront faire l'objet d'une analyse particulière ainsi que le calcul du montant de la participation financière villageoise. Les dispositions nécessaires seront prises pour que cette dernière ne dépasse pas 30%. Des mesures exceptionnelles pourront être envisagées au vu de la situation de soudure accentuée dans certaines zones par la non-récolte de l'année précédente suite aux attaques rebelles. La réception provisoire de l'ensemble des chantiers devra pouvoir se programmer en novembre.
  • N'engager de nouveaux travaux que pour les chantiers pouvant se terminer au plus tard au 30 mars 2002. Dans ce cadre, la réhabilitation des 27 km de pistes devra être éventuellement réétudiée. L'introduction de ce dossier dans le circuit des appels d'offres peut s'avérer aventureuse en termes d'échéance et de budget. La répartition du montant prévu entre les terroirs pour des actions à mener durant la période transitoire pourrait s'avérer intéressante (25 millions de GNF/terroir environ). Cette décision est à prendre au vu du coût estimé du paragraphe précédent, des engagements déjà pris, des charges exceptionnelles inhérentes à toutes clôtures et donc du reliquat prévisible en découlant.
  • Informer les CGTV et les partenaires publics, privés et les autres projets de la situation de transition.

Sur le volet Institutions financières rurales

  • Responsabiliser et reconstituer une équipe à travers les compétences de la DGTV, DAF et les Antennes.
  • Réaliser l'arrêté des comptes des ASF.
  • Organiser dans chacune d'entre elles une Assemblée générale extraordinaire dont l'ordre du jour abordera: i) la présentation et la validation des comptes; ii) l'adoption d'une stratégie de recouvrement des impayés; iii) la réélection du bureau.
  • Ré-équiper les ASF en imprimés et constituer des mini-stocks en prévision de la période de transition.
  • Réaliser un diagnostic et un arrêté des comptes dans les AVEC, puis organiser également des Assemblées générales extraordinaires (même ordre du jour).
  • Equiper les plus importantes AVEC fonctionnelles d'un coffre-fort et d'un mini-stock d'imprimés.
  • Contractualiser avec la MRE ou l'INADER pour organiser un suivi/formation de chaque IFR jusqu'en mai 2002.
  • Informer les ASF et AVEC de la situation de transition.

Sur le volet Développement agricole, environnement et amélioration des conditions de vie

  • Capitaliser et archiver l'expérience PDPEF.
  • Constituer une banque de données sur les problématiques agricoles, environnementales et infrastructures à partir des acquis du PDPEF et des données des autres projets évoluant dans la zone (préparation phase ultérieure).
  • Organiser un Atelier regroupant l'ensemble des responsables des banques de céréales afin d'échanger sur les différents résultats et stratégie adoptée (un appui à l'élaboration d'un bilan chiffré depuis la création sera mené avec les agents du PDPEF).
  • Idem au niveau des CVEP.
  • Informer les services techniques et les PME de la phase de transition et des activités minimums nécessaires à suivre.

Mesures conservatoires pour la phase de transition

  • La période de transition réelle, correspondant à la durée entre la dernière intervention PDPEF dans les villages (1er trimestre 2002) et la reprise d'activité dans ces mêmes zones par un futur projet, risque d'être longue. Elle peut s'étaler sur une année ou plus. Il semble indispensable de prévoir certaines mesures conservatoires afin de ne pas perdre les acquis de cette phase, notamment par rapport aux ASF et aux « villages GTV ».
  • Il est recommandé de contractualiser un prestataire spécialisé pour cette période. Celui-ci serait chargé d'assurer un suivi/conseil régulier auprès des ASF et AVEC actuellement fonctionnels et de promouvoir le système au sein des 20 villages GTV. Il assurerait la formation des responsables de ces IFR sur les arrêtés des comptes. Semestriellement, les ASF et AVEC présenteraient donc en assemblée générale la situation et une analyse de son évolution. Ce prestataire serait également chargé de susciter une auto-évaluation afin de connaître le taux de pénétration de ces IFR dans les villages et de mesurer, dans la perspective d'un éventuel refinancement, le nombre et type de crédits non satisfaits.
  • La négociation du contrat devra être engagée dès le dernier trimestre 2001 afin que les prestations puissent démarrer sur le terrain à partir du premier ou second trimestre 2002.
Striving for sustainability and equity (Issue #14 - 2004)

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